

Les véritables espadrilles catalanes plates à lacets, dites vigatanes, (prononcer bigatanes).
Les « vigatanes » (prononcer « bigatanes »).
Les vigatanes sont des espadrilles typiques de Catalogne à très longs lacets, montées à la main, faites de toile de coton et d'une semelle de chanvre. Portées par les Catalans depuis la nuit des temps, les vigatanes sont devenues depuis, l'affirmation d'une identité. Portées pour la danse traditionnelle de la Sardane à travers tout le territoire, elles sont devenues un accessoire de mode mixte, intemporel, facile à porter et surtout très confortable que deTOUJOURS va chercher à sa source.
Le terme espadrille est issu par métathèse d’espardille, terme emprunté à l'occitan espardi(l)hos « sandales de sparte » lui-même dérivé de l'ancien provençal espart « sparterie », du grec σπαρτος «sparte». Ses racines grecques antiques, tout comme les sandales spartiates, attestent d’une époque où toute la Méditerranée vivait à l’heure d’Athènes, comme de Rome ensuite. Ainsi en Catalogne, de Barcelone aux baléares, de Cadaques aux flancs des pyrénées, depuis le Moyen Âge, l'espadrille se porte avec ou sans longs lacets noués autour de la cheville.
Dans les Pyrénées-Orientales, où on l'appelle vigatana elle servait à tous les moments de la vie, aussi bien pour travailler la terre, pour aller danser, pour marcher en montagne que pour jouer au rugby. Il existe des références écrites en catalan depuis l'an 1322 où l'on décrit les espadrilles telles qu'elles sont aujourd'hui. L'espadrille fut portée par les troupes légères de la couronne catalano-aragonaise.
Au vingtième siècle, après la grande guerre, une tendance vers un retour à la nature influence les modes de vie, l’habitat, la diététique. On cherche une épure, vers la fonctionnalité, la simplicité, la matière brute, mais réfléchie comme un retour aux sources. La Vigatane fait partie des redécouvertes et va être détournée de son usage premier pour devenir une mode.
Dès les années 30 elle est adoptée l’été par les élégantes en villégiature en Méditerranée des Noailles à Hyères à Gabrielle Chanel à Biarritz, et correspondent à une esthétique antique en vogue en architecture comme en mode à l’époque. Un grand jupon, une blouse de lin ceinturée d'un lien, pour les unes, un air de pirate surréaliste pour les autres, son confort lui a assuré des officionados partout dans le monde.
Dans les années 50, elles continuent d’être un incontournable auprès de Dalí, Picasso, Ava Gardner, Grace Kelly et deviennent un incontournable de l’été, qui sent bon les criques de la riviera.
Les années 70 finissent de les inscrire dans l’histoire de la mode et les plus prestigieux magazines mettent en scène cette espadrille originellement catalane avec les vêtements de créateurs qui savent la rendre sexy.