Le Chapan Afghan

Le Chapan afghan, ou encore Caftan, est une veste traditionnelle originellement portée par les hommes en Asie Centrale y compris Ouzbekistan, Tadjikistan, Kirghizistan. On commence a trouver des représentations de ce par-dessus à partir du deuxième millénaire avant notre aire, où il se portait en cape les manches vides. On ne mettait les manches qu’en présence du roi en signe de respect.  On le retrouve aussi porté en Chine à partir du premier millénaire avant notre aire. Il est finalement considéré à travers l’histoire comme typique des peuples des steppes. Il est un symbole de la valeur de celui qui le porte, du plus humble au plus prestigieux. Les frontières perméables laissant circuler les influences culturelles avec les pays voisins, on retrouve les savoir-faire des ethnies ouzbèks, turkmènes, kazakhs, Tadjiks, pashtous, hazaras, dont les identités façonnent les costumes.  Leurs singularités sont incarnées par les coupes, les textiles et les techniques utilisés.

A ces décors complexes s'ajoutent les teintes et les matériaux qui caractérisent les fonctions sociales de ces œuvres du quotidien (or, soie, laines, teintures végétales) qui correspondent à l’âge, au statut et au rang social de celui qui le porte.

D’Asie Centrale, ce roi des manteaux, devient une pièce mythique qui rayonne dans la culture de la Chine ou de la Russie, et les colonies de l’empire Britannique le feront connaître des anglais toujours prompts à adopter des pièces exotiques dans leur garde-robe à la manière d’un cabinet de curiosité.

Mais c’est vraiment, le mouvement underground hippie, qui de la fin des années 50 à la fin des années 70 va lui donner un détournement mode. La jeunesse post guerre, en quête d’expériences métaphysiques et hallucinogènes se lance dans la « hippie trail »: la route mythique vers Goa.
Une route qui, partie de Londres, Paris ou Berlin, traverse par voie terrestre (à pied ou en stop) Istanbul, Téhéran, Kaboul, ou Peshawar jusqu'à Goa. Sur la route, ces freaks inspirés sont subjugués par les traditions des costumes et des bijoux afghans, et les adoptent immédiatement.

Le Chapan bien sûr est un incontournable tout le long du chemin. Difficile de croire aujourd’hui qu’à Kaboul il y avait des hippies partout, autour de « Chicken street » et « Green door street » spécialement. Certains d’entre eux allaient même ouvrir des sociétés d’import-export de Chapans traditionnels, très à la mode à la fin des 60s en Angleterre tout particulièrement.

Le grand public les découvre quand les Beatles, les Rolling Stones, les Doors ou Jimi Hendrix auront aussi leur période afghane, et ceux qui savent veulent uniquement une pièce authentique, ramenée directement d’Afghanistan ou rien…Un peu comme nos afficionados DE TOUJOURS.