L'ensemble bleu de chine
Le bleu de chine dans sa version originelle !
Véritable ensemble veste et pantalon en toile de coton bleu indigo brute. 100% coton Bleu indigo brut. Made in China.
- Modèle Unisexe.
- Veste à col Claudine, 5 boutons chinois, 3 poches avant plaquées et une poche intérieure.
- Pantalon chino assorti avec taille réglable, braguette boutonnée; 2 poches en biais et une poche arrière à bouton.
- Taille enfants : du 2ans au 16ans.
- Taille adulte : du 48 au 66 chinois. Voir le tableau d'équivalence des tailles ci-dessous.
- Attention ce vêtement rétrécit légèrement lors de son premier lavage. Consultez la rubrique matière et entretien pour nos conseils de lavage.
L'Anti Cher
Une étiquette bien française pour un vêtement traditionnel typiquement chinois, toujours fabriqué en chine, voilà la drôle d’histoire de l’Anti Cher : héritage direct de l’appropriation massive du bleu de chine par les populations de tous les ports de la méditerranée et particulièrement sur les côtes de France et du Maghreb.
Dans les années 30, un français associé à un chinois importent sous leur marque destinée au marché francophone des colonies, des milliers de ballots du fameux « bleu de Shanghai », celui des paysans et travailleurs chinois.
Ils répondent simplement à la demande et au succès foudroyant de ce modeste uniforme connu par ici depuis des temps ancestraux grâce à la route de la soie qui passe aussi par le bassin méditerranéen. Les navires chargés de marchandises venus de Chine sont une grande partie du trafic de la marine marchande en méditerranée.
L’uniforme est distribué sur le marché oriental par l’ancêtre français du propriétaire actuel, qui est le premier surpris dans les années 70 quand la mode du bleu de Chine devient tout à coup culturelle et très parisienne. Il surfe sur la vague sans lâcher ses clients fidèles à Alger ou en Corse.
C’est l’époque où Agnès b. vend ses modèles de bleu de Chine l’Anti Cher dans sa première boutique parisienne (devenue culte), le petit uniforme modeste fait ses débuts dans la mode.
En 2010 l’Anti Cher est devenu complètement chinois mais sans plus trop de succès sur sa terre d’origine, il est alors racheté par le fils de l’importateur historique qui conserve le modèle et assure le suivi de sa fabrication comme à son origine.
L'ANTI CHER
Veste à col claudine, 5 boutons chinois, 3 poches avant plaquées et une poche intérieure.
Pantalon chino assorti avec taille réglable , braguette boutonnée; 2 poches en biais et une poche arrière à bouton.
L'ANTI CHER
Avant de porter votre ensemble bleu de chine, vous devez fixer sa couleur.
Laissez tremper le vêtement une nuit dans de l'eau de mer (ou dans une dizaine de litres d'eau froide additionnée de 300 gr de gros sel ).
Sa couleur peut aussi être fixée par un bain d'eau additionné de vinaigre blanc (40 cl pour 10 l d'eau froide).
Rincez à l'eau claire et laissez sécher avant de le porter une première fois.
Son premier lavage se fera séparément en machine.
Comme tous 100% coton ce vêtement rétrécit légèrement lors de son premier lavage.
L'ANTI CHER
Correspondance des tailles chinoises.
48 = 36-38
50 = 38-40
52 = 40-42
54 = 42-44
56 = 44-46
58 = 46-48
60 = 48-50
62 = 50-52
64 = 52-54
66 = 54-56
Côté culte
L’ensemble chinois ou Mao, est reconnaissable entre tous par son bleu indigo intense, la boutonnière chinoise et le col Claudine de sa veste, et son pantalon à la coupe « chino » avec une braguette boutonnée et une taille réglable.
Un symbole 100% coton directement venu de Chine en traversant les époques plus ou moins révolutionnaires jusqu’à nous, et des univers aussi éloignés que celui du travail et de la haute-couture.
Ceux qui savent reconnaître une bonne coupe ne s’y tromperont pas au-delà des symboles historiques, Yves Saint Laurent comme toujours, ou Michel Klein aujourd’hui, dont c’est la veste fétiche n’hésitant pas à la mettre en tête de son défilé Guy Laroche au Ritz, ou encore Inès de la Fressange toujours au fait des classiques.
Si son apparition dans la mode est définitivement liée aux très maoïstes jeunes révolutionnaires parisiens de 68, adeptes du « Petit Livre rouge » mais à St-Germain-des-Près, et si dans notre inconscient collectif il est le symbole de la Chine révolutionnaire de Mao Zedong, son origine est bien plus ancienne.
Interdisant la qipao, vêtement traditionnel devenu symbole du capitalisme, Mao Zedong, impose à tous le bleu de travail et les vestes molletonnées des classes paysannes et laborieuses.
Il s’inspire sans doute du philosophe Sun Yat-sen dont c’est déjà la tenue quotidienne au début du XX° siècle. Artisan de la république et fondateur du Guomindang, celui-ci l’emprunte aux paysans chinois pour illustrer sa théorie jusque dans son costume.
Ce vêtement de travail est en fait ancestral dans la campagne chinoise, solide et facile à mettre, tout y est pensé pour être utile. L'indigo a d’ailleurs la réputation de protéger des piqûres de moustique, bien utile dans les rizières.
Avec toutes ses qualités il a même conquis les rives de la méditerranée (orientales et occidentales) bien avant les terrasses des Deux Magots.
Rapporté de la lointaine Chine par des navigateurs qui approvisionnaient les docks des marchands des grandes villes portuaires des richesses chinoises, le Bleu de Chine, baptisé « bleu de Shanghai », bon marché, increvable, pratique, est devenu au fil du temps le véritable jean méditerranéen.
Après avoir conquis d’abord les gens des ports, dockers & pêcheurs, il plut aussi aux travailleurs des terres intérieures, éleveurs, bergers devenant ainsi l'uniforme du baroudeur corse, comme du vieux marseillais.
On le croise partout en Algérie, Tunisie ou même en Egypte, il est adopté ici comme chez les sudistes pour ses qualités purement fonctionnelles.
Mais sa gloire « mode » est définitivement parisienne et contestataire, la coqueluche des soixante-huitards, dans la rue comme dans les réunions enfumées où l’on refait le monde et dans des zones plus glamour où l’art prend la pose marxiste.
Jean-Luc Godard marque les esprits avec les bleus de chine de Juliet Berto & d’Anne Wiazemsky qui les portent si bien dans le film « La Chinoise ». Le peintre César, sudiste aimant l'utile, l’adopte dans la foulée.
Il est vrai que porter un costume quand on est un intellectuel de gauche paraît déplacé à l’époque(sic) et on réfléchit sans rire à la tenue de l’homme moderne.
Michel Schreiber et Patrick Hollington, stylistes inspirés, théorisent d’ailleurs sur le concept et font un tabac avec leurs vêtements de travail à la coupe chinoise revisitée.
Voilà notre « Bleu de chine » mûr pour être repris par la mode, et une fois encore de manière très égalitaire puisqu’il va séduire toutes les couches sociales : on peut dans les 70’s en trouver un chez Prisunic comme chez Kenzo, le plus français des japonais, qui l’intègre a ses collections dès 75, ou chez agnès b. qui propose avec un succès fou dans sa toute première boutique des Halles, les modèles authentiques chinois trouvés à Barbes, griffés «Filou» et «Anti-Cher » (Ceux que vous trouvez chez deToujours !!) avant de produire les siens dans une belle crêpe.
Arrivé dans la collection hiver 1976-1977 chez Saint Laurent Rive gauche « le bleu de Chine », oublie totalement ses racines laborieuses pour s'habiller de velours gansé d’or.
Les prémices aristocratiques d’un futur bourgeois bohème.
Sa mue continuera jusqu’à un pic, dessiné par Thierry Mugler en 1985 pour Jack Lang, ministre de la Culture, il est porté jusque dans l’assemblée nationale, une provocation à l’heure où Mao ne fait plus rire personne, ou pour Yves Mourousi qui ose le tapis rouge du Festival de Cannes royaume des paillettes.
La veste Mao et son pantalon, mérite définitivement une place au panthéon de la mode, même si vous ne l’enfilez que pour descendre à la plage ou soigner votre potager.
deToujours vous la propose dans sa version la plus chinoise et originelle bien sûr.